Alain Ade

Mois : septembre, 2014

GROOVIN’ : UNE HISTOIRE DES FLAMIN’ GROOVIES

C’est le tire du livre que Didier Delinotte et Jacques Vincent — deux amis —
ont consacré au mythique groupe de rock américain. Pour en savoir un peu plus, lisons la quatrième de couverture (après, nous serons incollables) :

« Peu de groupes dans l’histoire du rock restent aussi immaculés dans les mémoires que les Flamin’ Groovies, surtout quand on se réfère aux animaux de cirque, vieilles gloires et vieux roublards qui pullulent sur toutes les scènes du monde et dont les Rolling Stones — naguère modèles des Groovies — sont malheureusement le parangon définitif. Les Groovies symbolisent jusqu’au plus haut degré de fidélité une autre Amérique des sixties/seventies ; autre que celle du Flower Power, des hippies/yippies et des rock stars arrivées jusqu’au triangle d’or des Bermudes quelque part entre Malibu, Beverly Hills et Hollywood. Rockers lyriques et flamboyants, ils incarnent une certaine innocence mêlée de provocation et d’élégance, le tout charrié avec une énergie du feu de Dieu tirée des cavernes Prométhéennes des pionniers. »

FG

C’est édité chez CAMION BLANC

 

Tartes postales (16)

Le retour

Vois le ciel qui luit mon amour,
Morano qui joue du tambour,
Hortefeux qui r’peint le séjour,
Pas de doute et pas de détours,
Ce vendredi est un grand jour,
Sarko-Vautour est de retour !

Casse-toi pauv’ con, dit le dicton,
Rendez-vous à la case prison,
Imagine la tronche de Fillon,
Le Maire prépare son baluchon,
Même Juppé vomit le morpion,
Sarko-vautour est de retour !

Entre La Pen et l’choléra,
C’est bien au dernier qui rira,
Que va faire l’électorat,
Ré-adouber le scélérat,
Ou voter la fille du vérat ?
Sarko-Vautour est de retour !

Rendez-vous en 2017,
Mais surveillons bien les gazettes,
La mèche blonde et la gourmette,
Se tiennent par la barbichette,
Prêts à rejouer La Conquête,
Sarko-Vautour est de retour !

Et nous n’aurons, mon pauvre amour,

Pour nos larmes couler toujours,
Que nos beaux yeux au fin contour.

 

 

 

Adieu Fabrice

Fabrice

Fabrice Ferrari est mort d’un cancer, le 23 août, à 46 ans. Je viens de l’apprendre. Il avait été le premier monteur d’Arrêt sur Images, j’en étais le documentaliste. Nous avons travaillé plusieurs années ensemble chez Riff productions, avec Alain Taïeb, Vincent Lamy, Daniel Schneidermann, Olivier Barrot, François Chayé… C’était l’époque où l’on pouvait encore croiser Pierre Carles dans les salles de montage d’émissions formatées de la télévision française auxquelles l’un et l’autre allaient progressivement renoncer, ou qu’ils allaient infléchir de leur regard combatif. Pierre Carles pour le début des aventures de Pas vu pas pris, Fabrice pour la réalisation et la production indépendante à travers La Vaka Production, la boîte qu’il avait montée avec Gilles Perret dans sa Savoie natale et à qui l’on doit, entre autres, le formidable Les jours heureux, consacré à l’élaboration et à l’héritage du programme du CNR. Je le voyais peu depuis l’époque de la rue de Javel, mais il m’envoyait des invitations aux avant-premières des films qu’il produisait. Il m’arrivait de lui envoyer mes livres. C’était un grand type, sympathique et chaleureux. Sa taille ne l’a pourtant jamais poussé à regarder les gens de haut. Combien de repas avons-nous partagé dans les brasseries de la rue Saint-Charles… Je ne l’ai jamais vu s’énerver contre qui que ce soit, y compris contre les fumistes cathodiques, dont il préférait sourire discrètement. Il était lucide et malin. Il n’a jamais baissé les bras. Seule cette saleté de crabe a eu raison de son optimisme et de sa détermination. Le (bon) documentaire perd un pilier, et nous sommes nombreux à perdre un ami.