Juin 2017 : après pas moins de 12 minutes de discussions âpres et sans concessions, sans aucune interruption de séance, les partenaires sociaux parvinrent enfin à se mettre d’accord sur la réforme indispensable du Code du travail. Épuré, lesté de ses scories pleurnichardes pour feignasses surpayées au SMIC , le document de 1000 pages n’affichait plus qu’un seul et unique feuillet résumant fort bien les relations dorénavant obligatoires entre employeurs et employés : TU BOSSES OU TU CRÈVES !
Partout dans le pays (ici en Vendée) des voix s’élevèrent pour saluer ce formidable recul social rendu possible par l’élection du Dieu Macron et de son Premier sinistre Édouard Philippe, ami de Libéraltion, du Fricgaro et de Voleurs Actuels. On sortit des placards les costumes régionaux, on relança les Fêtes votives, et les derniers prolétaires furent licenciés sans aucune indemnité, du moins ceux qui ne furent pas fusillés en place de Grève.
Candidats à l’élection présidentielle, pour certains d’entre vous (qui se reconnaîtront, j’espère), que n’avez-vous tenu compte du judicieux conseil moral que ma mère m’avait envoyé en septembre 1986 ? Le mot « contentement » fleure son doux passé. On ne le trouve que rarement dans la littérature ou la presse. Il me renvoie immédiatement à une chanson de Jean-Louis Murat, Le contentement de la Lady, incluse dans l’album Lilith, paru en 2003. Il n’avait pas du tout, mais alors pas du tout, le même sens.
Battus à plates coutures à la présidentielle 2017, ne figurant même pas au second tour, condamnés à rembourser l’argent public indûment perçu, sans parler des salaires fictifs versés par la gazette Le$ Revenu$ de$ deux monde$, abandonnés de tous, obligés de vendre le manoir de Beaucé, François et Pénélope se retirèrent dans une fermette délabrée de la commune de Connerré, le berceau des rillettes. Seul LR-IDIOT, leur fidèle corniaud, poursuivit auprès d’eux son emploi d’assistant parle aux menteurs.
Cette rubrique ne pouvait passer sous silence les sons de l’enfance. Parmi eux : l’accordéon. Non qu’il fut l’instrument préféré de mes parents, mais il était inévitable au hasard des fêtes de famille, des kermesses scolaires ou municipales, des débuts des variétés télévisuelles. Ici, Jacky Noguez, 1929-2007, qui adaptait pour le piano à bretelles les succès de son époque : Si tu vas à Rio, Salade de fruits, Let’s twist again, J’ai bien mangé, j’ai bien bu, etc. Il s’autorisait aussi des références plus exigeantes, comme Orfeu Negro ou Le jazz et la java. Les pochettes des 45t le montrent évidemment « entouré » de son accordéon, mais aussi parfois de filles plantureuses en maillot de bain. On peut gloser sur les rappeurs…
La carte — matériel publicitaire des Disques Vogue (portant à l’endroit du timbre un encouragement à collectionner les « photos de Vedettes », majuscule d’époque) — fait partie des trouvailles d’Émilie dans les affaires de l’appartement de Maromme.
J’ai connu beaucoup plus tard un Noguez. Dominique de son prénom, cinéaste et écrivain. Grand spécialiste du cinéma expérimental. Aucun rapport, sinon, peut-être, une vague ressemblance capillaire.
La carte, dont le texte minimaliste — Bons baisers des Mureaux, Patrice — revient sans doute à mon cousin du même prénom, destinée à mes parents, a été postée des Yvelynes en 1966. Mes parents habitaient alors place du 11 novembre à Maromme. Ils habitent toujours Maromme mais sont dorénavant domiciliés à l’EHPAD « Le Villâge des Aubépins ». Cet établissement est destiné aux retraités dépendants. L’accent circonflexe sur le « a » de « villâge » est un jeu de mot. Ayant emménagé dans ce qui sera sans doute leur dernière demeure, ils nous ont laissé le soin, à nous les enfants, de déménager progressivement l’appartement qu’ils occupaient jusqu’à l’été place Alain. C’est à cette occasion que ma fille a retrouvé ce délicieux chien vendeur de pommes.
La photo représente « Les Écoles » d’Espéraza, dans l’Aude. Elle est envoyée de Lédenon, dans le Gard, par Dominique et Olivier, deux amis rouennais.
Nous sommes en 1992. Le texte plein d’humour de Dominique et Olivier résonne avec la période actuelle, presque 25 ans plus tard :
« Témoignage du temps de la laïcité vraie et des valeurs de la république.
Avant l’Europe des technocrates et contre le parti de l’exclusion ! Ah mais ! »
Le 9 septembre est le jour de ma fête. Je sais que nous sommes le 25, mais je viens juste d’avoir l’idée… Quand j’étais enfant, c’était l’occasion d’échanger des cartes postales. Dans le genre « portrait », voici un exemple de celles que m’envoyaient ma grand-mère et sa fille aînée, la gentille tante Denise,
une des sœurs de ma mère.
Dans le genre « paysage », voici un exemple de celles que m’envoyait ma marraine. Dans les deux cas, les jolies fleurs et la vie insouciante semblent avoir la préférence. Dans la vie réelle, c’était un peu moins bucolique, évidemment. Ma grand-mère a élevé neuf enfants et ma marraine a fait des ménages
toute sa vie.