À paraître début avril
par Alain Ade
Si l’on vous dit « PSU », il y a de fortes chances pour que vous pensiez « Michel Rocard », voire « Huguette Bouchardeau », qui dirigèrent à des époques différentes le Parti socialiste unifié. Mais, pour beaucoup, ces trois lettres évoquent surtout le bouillonnement politique et les grandes luttes des années 1960 et 1970. Né d’un mouvement d’opposition à la guerre d’Algérie, ce parti de la « deuxième gauche » a en effet accompagné les combats anticolonialistes, féministes, autogestionnaires, depuis sa création le 3 avril 1960 jusqu’à son autodissolution en novembre 1989, face à la bipolarisation de la vie politique française. Guy Philippon, professeur agrégé de mathématiques à la retraite, a été l’un des initiateurs du PSU et l’animateur de la section du XXe arrondissement de Paris de ce parti. Il a aujourd’hui 85 ans. Stéphane Sitbon-Gomez, conseiller spécial au ministère du Logement, membre d’Europe Écologie-Les Verts, n’a quant à lui que 25 ans, mais une longue amitié militante au sein du parti écologiste le lie à son aîné en politique. Il lui fait ici raconter « son » PSU, témoignage personnel autant que représentatif des espoirs et des idéologies d’une époque : la fusion, à l’origine du parti, de modestes formations de gauche méfiantes à l’égard du PCF et de la SFIO de Guy Mollet, l’aide aux insoumis pendant la guerre d’Algérie, la figure de Pierre Mendès-France, l’immense creuset de Mai 1968, l’épopée des ouvriers de Lip en lutte contre la fermeture de leur usine, le Larzac et les grands rassemblements antinucléaires.
J’ai collaboré aux entretiens préalables et à l’écriture de ce livre.